Histoires de jaquettes…

Jaquette ou couverture, on parle ici d’une couche de « protection ». Dans le cas d’un livre, ce sont les phrases qu’on protège. Des phrases travaillées mille heures. Un texte construit, démoli, retravaillé, retapé, puis bichonné, révisé et nettoyé de toutes ses imperfections. Le texte entre dans sa jaquette comme un corps propre, fraîchement sorti du bain, qui sent bon le papier.

Les auteurs n’ont pas toujours le dernier mot (ni même un seul mot à dire) sur l’habillage de leur livre.  J’avais quant à moi formulé quelques souhaits à propos de la jaquette du Sourire. Chanceuse je fus, on entendit quelque part mes voeux!* Découvrir la jaquette de son roman, c’est rencontrer le nouveau style vestimentaire de votre adolescente : ça vous laisse perplexe, sourire en coin, partagé entre un sentiment d’étrangeté et de familiarité.  La mienne s’était parée de rouge « sang de boeuf ». On me l’a présentée de loin, pour me donner une meilleure perspective sur l’ensemble de l’oeuvre. Ma jaquette, telle une jeune fille fière mais incertaine de son look, vacillait sur ses talons trop hauts, le visage maquillé pour une première fois. Elle était peut-être un peu trop ci… et pas assez ça… Il m’a semblé qu’elle tremblait un peu devant mes yeux (ou avais-je plutôt l’oeil humide?). Il m’a fallu quelques secondes, et puis c’est arrivé. Je l’ai reconnue. Adoptée. J’ai aimé ma jaquette.

* Il y avait entre autres cette idée d’un hommage à une oeuvre de l’artiste Suzy Lake, intitulée Une simulation authentique de… no 2. (1974), vue à l’automne 2011 dans le cadre de l’expo Archi-féministes! : Archiver le corps (Galerie Optica ) … et jamais oubliée depuis. La voici :

Optica

 

 

 

 

 

 

p.s. Vous rêvez de voir votre nom figurer sur une jolie jaquette, mais vous n’avez pas envie d’écrire le roman?  Amusez-vous avec ce formidable « générateur de titres et de jaquettes » d’un certain Omer Pesquer. Voici 2 exemples de ce que ça donne comme résultat. Peut-être, comme moi, serez-vous étonnés du degré de résonance et de signification personnelle des titres proposés au hasard…

L'obstination des supplices les troubles des experts

Photos : gnackganckgnack (pour Les troubles des experts) et neueweide (pour l’obstination des supplices). Selon l’auteur du site, celles-ci proviennent de Flickr (creative commons).

 

Vive le « i » !

« Nous n’exigeons de grands détails que sur ce qui nous touche et nous flatte, on est sans intérêt pour le reste. »

Antoine de Rivarol, essayiste français du 18e.

Ce Monsieur de Rivarol (non, je ne le connaissais pas avant ce matin) me fait douter du nom que j’ai retenu pour mon blogue/portfolio/doudou-psychologique. Soyons honnêtes, l’idée de départ est de regrouper quelque part mes productions écrites dans le but de … a) les rendre accessibles au plus grande nombre? b)me faire de l’auto-promo gratuitement? c) me convaincre que je sais écrire?… d) et que je peux donc prétendre au titre …d’auteure? e) et peut-être même rêver d’un avenir où je serais de PLUS en PLUS auteure??  À l’heure où on se parle… eh bien je parle toute seule, car ce site web est totalement inconnu*. Mais l’expérience m’amuse. Alors désolée pour vous M. de Rivarol, mais flatterie ou pas, je revendique pour mon « i » le statut de détail incontournable!

p.s. Merci à Evene.lefigaro.fr pour la citation.

* correction: UNE personne est au courant. Merci à Gwen pour son aide de formatrice wordpress!